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De l'autre côté du miroir

24 mars 2021

par : Marjorie Gélinas

Une expérience renversante, voici ce qui vous attend au Centre d’exposition du Rift jusqu’au 25 avril prochain. Les collections qui y sont présentées en ce moment sont tout sauf ordinaires et elles sauront vous transporter dans un autre univers. « Ce sont deux expositions qui abordent le sujet du territoire, mentionne Émilie B. Côté, coordonnatrice du Centre d’exposition et directrice artistique des arts visuels au Rift. D’un côté, il y a Christian Leduc avec ses photos de nature dans laquelle il fait exploser des bombes fumigènes colorées et de l’autre, Serge Bordeleau, qui nous présente le territoire de l’Abitibi-Témiscamingue, mais surtout les personnages qui y vivent. »

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Zéro déchet, par L’Artouche du Témiscamingue

En pénétrant dans l’espace bistro de la galerie du Rift, on se retrouve devant des œuvres toutes en couleurs et en reliefs. Il s’agit de la collection Zéro déchet de L’Artouche, une corporation qui regroupe des artistes témiscamiens, amateurs et professionnels qui, depuis 1985, se donnent des défis créatifs avec différentes thématiques pour partager leur vision du monde. L’exposition Zéro déchet regroupe des œuvres produites à partir de divers objets et montre la diversité des gestes de récupération rendus possibles par l’imagination débordante des membres du regroupement d’artistes.

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Show de boucane, par Christian Leduc

La collection de Christian Leduc, photographe originaire de Rouyn-Noranda, est composée d’images prises en nature et comprenant un élément surprenant : une touche colorée provoquée par l’explosion d’une bombe fumigène en pleine forêt. « C’est la vision différente du paysage qui est intéressante, commente madame B. Côté. La nature, c’est déjà apaisant, mais d’ajouter de la couleur dans l’image, ça ajoute quelque chose de magique, de mystérieux. » En effet, impossible de demeurer de marbre devant les images imprimées pour la plupart sur des panneaux d’aluminium. Le support perceptible à différents endroits sur la photo ajoute des reflets métalliques dans les paysages sublimés par les volutes de fumée colorée. « Ma recherche pour ce corpus s’oriente vers l’intime, les sentiments solitaires qu’on veut garder pour soi; la tristesse, la mélancolie, le manque de l’autre, la peur du vide. En ajoutant un élément esthétisant dans une réalité dépourvue d’humains et souvent chaotique, je veux détourner le regard des spectateurs de ma réelle démarche d’une recherche de paix intérieure », explique Christian Leduc.

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Abitibi 360, par Serge Bordeleau

Le rapport au territoire est central dans l’œuvre de Serge Bilodeau. Ses œuvres témoignent non seulement de l’impact de l’humain sur le territoire mais, surtout, elles tentent de saisir comment le territoire peut laisser sa marque sur les humains qui l’occupent. C’est une expérience à deux niveaux. D’abord, on contemple une série de photographies en noir et blanc à l’aide de lunettes 3D, ce qui ajoute aux images un effet de profondeur surprenant. On a envie de tendre le bras pour entrer à l’intérieur de la scène. Puis, on bascule ensuite de l’autre côté du miroir au moment où on enfile les lunettes de réalité virtuelle. « L’expérience en réalité virtuelle de Serge Bordeleau nous amène vraiment à entrer dans la vie des personnages principaux. On a l’impression qu’on y est, accompagnés de personnages plus grands que nature qui nous amènent dans leur univers particulier, explique Émilie B. Côté. Au Témiscamingue, c’est L’Gros Trappeur de Nédélec qui nous amène en forêt et dans son atelier, nous expliquant sa vision de la trappe et de la relation des humains avec leur environnement. Il a une grande sagesse dans sa vision de la chaîne alimentaire et de notre rapport aux animaux sauvages. » Outre cet épisode, il est également possible de visionner Froid; une vidéo sur la grande traversée du lac Abitibi, Cailloux; un épisode sur un couple de prospecteurs, Pow-Wow; une vidéo présentant l’effervescence provoquée par la préparation d’un Pow-Wow au sein d’une communauté autochtone et Pagaie; l’épisode qui permet de revisiter l’expédition de canot de 110 rameurs qui ont parcouru en 1967 la distance entre Rouyn-Noranda et Montréal pour rejoindre l’Expo 67.

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Cette exposition à ne pas manquer est la dernière avant le grand retour de la Biennale internationale d’art miniature au Rift. Rendez-vous au Centre d’exposition pour vous évader, à travers le regard de ces artistes, dans notre magnifique territoire!

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