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« Écriture zéro faute » : La stratégie de Benoit Chaussé

8 avril 2021

par : Marjorie Gélinas

Il y a neuf ans, Benoit Chaussé s’inscrivait à la maîtrise en éducation de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue avec un but bien précis en tête : trouver une solution pour changer ses méthodes d’enseignement afin d’aider concrètement ses élèves à bien orthographier les mots de leurs textes. C’est dans le cadre de cette maîtrise que la stratégie « Écriture zéro faute » est née.

Dans le local de l’école Marcel-Raymond où sont rassemblés les quelques élèves qui participent aux ateliers « Écriture zéro faute », l’atmosphère est légère et détendue. Les étudiants discutent et rigolent derrière leur masque et leurs lunettes de protection. Ils ont visiblement beaucoup de plaisir. Pourtant, ils ne sont pas en train de travailler sur un projet d’art ou de regarder un film : ils améliorent leur français écrit. « Es-tu certaine que ce mot s’écrit comme ça? » demande une élève. « Mmmm…oui? » répond sa voisine. « Prouve-le! » rétorque alors la première.

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Si l’apprentissage du français écrit est un véritable calvaire pour certains, pour d’autres, c’est facile et naturel. Benoit Chaussé appelle cela « comprendre le système ». Pour ces élèves doués en écriture, la connaissance des règles est souvent intuitive puisque leur aisance naturelle leur permet d’écrire sans faute et avec fluidité. Dans les ateliers « Écriture zéro faute », toutefois, même les meilleurs en français sont mis au défi, puisqu’ils doivent comprendre les règles et savoir comment les appliquer afin de bien guider leurs coéquipiers dans leurs apprentissages.

Pour l’année 2020-2021, le projet a pu être mis en place grâce à la collaboration de la psychoéducatrice de l’école Marcel-Raymond, Marie-Michèle Héroux qui coordonne l’aspect logistique. Tous les élèves inscrits le sont sur une base volontaire; ceux qui ont besoin d’aide comme ceux qui souhaitent aider. « Ça fait partie de mes valeurs d’aider les autres », explique Maisha Mathias, une élève de 3e secondaire qui participe en tant qu’aidante. Les aidants reçoivent d’abord une formation afin de bien comprendre la méthode et sont ensuite jumelés à la personne qu’ils devront guider. Le rôle de l’aidant? Poser les bonnes questions à l’autre afin de l’aider à comprendre comment écrire les mots et surtout, pourquoi les écrire ainsi. De cette façon, tout le monde apprend et tout le monde est gagnant. « Ça me rend fière de voir les autres s’améliorer », confirme Maisha.

L’élève aidé écrit un court texte de son choix. Il peut également apporter à l’atelier un texte sur lequel il doit travailler dans le cadre d’un cours. L’aidant, lui, guide son équipier en le questionnant sur la majorité des mots. Les questions sont habituellement les suivantes : « Es-tu certain que ce mot s’écrit de cette façon? Quelle est la classe de ce mot? Quelle est la règle de cette classe de mots? » Après huit rencontres de 30 minutes chacune, l’évolution est impressionnante. « On parle de la moitié moins de fautes », précise Benoit Chaussé. « Généralement, on parle d’élèves qui étaient en situation d’échec depuis leur primaire. » Il va sans dire que la participation à ces ateliers génère une grande motivation chez les étudiants et les aide à persévérer dans leur cheminement scolaire.

Le projet d’aide à l’écriture de Benoit Chaussé a été reconnu dans le cadre du Gala reconnaissance de la Commission scolaire du lac Témiscamingue en 2016 et a fait l’objet d’une capsule vidéo que l’on peut consulter sur YouTube pour en apprendre davantage sur la stratégie « Écriture zéro faute ». Implantés à Saint-Jérôme, Granby et Québec à la suite de conférences données par Benoit Chaussé sur invitation de l’Association québécoise des professeurs de français (AQPF), les ateliers ont connu un succès comparable à celui constaté à l’école Marcel-Raymond. L’enseignant qui cumule 33 années d’expérience est maintenant déterminé à faire connaître sa méthode le plus largement possible, en donnant des conférences, entre autres. On peut d’ailleurs communiquer avec lui à ce sujet par courriel à l’adresse benoit.chausse@uqat.ca.

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