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Genveviève Nolet, journaliste pour le magazine The Observer

10 avril 2021

par : Dominique Roy | Journaliste de l’Initiative de journalisme local

photo : Mack Blydt-Hansen

Originaire de New Liskeard, Geneviève Nolet étudie actuellement à l’Université Queen’s de Kingston, en Ontario, où elle fait une majeure en langues, littératures et cultures ainsi qu’une mineure en sciences de la santé. Le journalisme la passionne. Elle songe même à faire une maîtrise et une carrière dans le domaine. Pour acquérir de l’expérience, elle s’implique depuis 2018 comme journaliste bénévole au sein de son université. D’abord, elle a joint l’équipe du Queen’s Journal, et depuis juin 2020, la voilà pigiste pour The Observer.

The Observer est un magazine qui a pour mission d’offrir l’opportunité aux étudiants et aux membres du corps professoral de l’Université Queen’s de discuter de sujets liés aux relations internationales. Le contenu proposé est facilement accessible à tous et il cherche à promouvoir une connaissance approfondie de ce qui se passe sur la scène internationale. Ce dernier couvre les régions du monde de façon égale tout en abordant des sujets trop souvent absents des médias traditionnels.

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Une expérience enrichissante

Pour la jeune femme de 22 ans, le Queen’s Journal a été une porte d’entrée dans le monde journalistique lui permettant de publier une dizaine d’articles. Depuis son arrivée à The Observer, en juin dernier, elle compte déjà cinq écrits, tous des sujets qui se concentrent sur une région spécifique du globe. « Au début de l’année scolaire, chaque pigiste reçoit un thème ou une région du monde sur laquelle se concentrer. J’ai reçu Asie-Pacifique. Cependant, on a beaucoup de flexibilité par rapport aux sujets que l’on choisit, pourvu qu'ils aient rapport aux affaires mondiales. Trouver un sujet, c’est toujours la partie la plus difficile pour moi parce qu’il y a tellement de choses intéressantes sur lesquelles je pourrais écrire! D’habitude, je passe environ une heure à naviguer sur les sites de médias et de nouvelles à lire des articles, puis je choisis un sujet qui m’est inconnu et/ou qui m’interpelle. En général, j’aime écrire à propos de différents enjeux sociaux, de questions humanitaires et de l’environnement », explique-t-elle.

Au cours des derniers mois elle a publié des textes sur les manifestations contre l’homme d’État Alexander Lukashenko qui ont eu lieu en Biélorussie en août 2020, l’introduction de la peine de mort pour les violeurs au Bangladesh, la privation du droit de vote des musulmans Rohingya en Birmanie, les manifestations dans la prison de Waikeria en Nouvelle-Zélande et l’impact de la pandémie sur les taux de suicide au Japon.

L’article au sujet du suicide au Japon depuis la pandémie est son plus récent. How Japan’s Increase in Suicide Rates Warns of the Effects of Covid on Mental Health a été publié le 23 mars 2021. Elle avoue d’ailleurs qu’il s’agit de l’un de ses textes préférés parmi ceux qu’elle a écrits jusqu’à maintenant. « Évidemment, c’est un sujet sérieux et plutôt macabre, mais je pense que c’est important d’en parler, surtout étant donné les implications que ça pourrait avoir pour d’autres pays tels que le Canada. La santé mentale est un sujet que j’ai à cœur depuis quelques années puisque les troubles de santé mentale affectent beaucoup de gens. Je trouve qu’on n’en parle pas assez dans les écoles, malgré le fait que beaucoup de jeunes en souffrent. Je suis certaine que la pandémie n’a fait qu’aggraver ces problèmes étant donné la distanciation sociale et les restrictions par rapport aux rassemblements, comme on le voit au Japon. »

Bien sûr, son processus d’enquête est rigoureux, et ce, pour chacun des sujets qu’elle aborde. La vérification de ses sources est une étape à laquelle elle accorde beaucoup d’importance. « J’ai toujours une vingtaine d’onglets ouverts à la fois quand j’écris un article. » Il y a aussi une structure à respecter. « Par exemple, The Observer nous encourage à suivre une structure qui inclut un contexte historique, une analyse, notre opinion, des liens aux affaires mondiales, etc. » Elle s’assure de toujours justifier ses idées et de suggérer des solutions lorsqu’il est possible de le faire.

La francophonie

Geneviève Nolet vient d’une famille où la langue française et la culture franco-ontarienne sont au cœur des valeurs. Étudiante, elle est maintenant plongée dans un univers majoritairement anglophone. Toutefois, même si elle étudie et qu’elle écrit dans la langue de Shakespeare, elle se dit choyée de continuer à vivre sa francophonie. « Une de mes meilleures amies, ma coloc actuelle, que j’ai rencontrée en première année d’université, est francophone, donc ça aide puisqu’on se parle exclusivement en français. De plus, avec le temps, j’ai tissé des liens avec la communauté francophone de la région à travers le travail et des événements locaux. » L’étudiante précise que la plupart des anglophones qu’elle rencontre sont intéressés par la culture franco-canadienne. Toutefois, elle a déjà vécu du harcèlement dans la rue parce qu’elle parlait en français. « Je pense qu’on a encore beaucoup de travail à faire en tant que pays pour promouvoir le multiculturalisme et la tolérance. » Geneviève Nolet a toujours su que le français était important, mais c’est en vivant dans une communauté où cette langue est plutôt rare qu’elle a réellement commencé à en prendre conscience. « Je suis fière d’être francophone et c’est quelque chose que je partage avec le monde qui m’entoure », termine cette journaliste en devenir à qui le bilinguisme ouvre de nombreuses portes.

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