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Disparues, mais pas oubliées

16 mai 2021

par : Marjorie Gélinas

photo : Page Facebook Kiwetin Kikinamading

Le 5 mai, annuellement, on souligne la Journée nationale de sensibilisation pour les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. Pour 2021, c’est toute une semaine d’événements nationaux qui a été mise en place afin d’inviter toutes les nations du monde à agir pour honorer les femmes et filles autochtones disparues ou assassinées.

Des statistiques troublantes

Les femmes et les filles autochtones ont 12 fois plus de risques que les autres canadiennes d’être assassinées ou enlevées. Elles représentent 16 % des femmes victimes de féminicides et 11 % des femmes disparues, bien que les peuples autochtones ne représentent que 4,3 % de la population canadienne.

Les violences contre les femmes autochtones sont systémiques et requièrent qu’on y accorde plus d’attention. Ces femmes sont trois fois plus à risque que les femmes non-autochtones de subir des sévices physiques et psychologiques. Les données disponibles au sujet de cette révoltante réalité sous-représentent l’ampleur du problème, toutefois, elles démontrent un schéma de violence complexe et pervers à l’égard des femmes autochtones souvent prises pour cible uniquement en raison de leur genre et de leur origine.

Entre 1980 et 2012, la Gendarmerie Royale du Canada a dénombré pas moins de 1017 meurtres de femmes et de filles autochtones et, depuis 1962, on rapporte 164 disparitions parmi ces citoyennes canadiennes. Le plus dérangeant est que, selon plusieurs rapports, ces chiffres se situeraient largement en deçà de la réalité.

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Des gestes symboliques

On se souvient tous du « REDress Project », une installation d’art visuel de l’artiste Jaime Black évoquant à la fois la présence et l’absence de ces femmes disparues et assassinées. Des robes rouges étaient disposées à la vue de tous, dans divers endroits publics ainsi que dans des centres d’exposition à travers le Canada et les États-Unis, pour rappeler à tous cette situation inacceptable. Les robes rouges sont désormais l’emblème des défenseurs de cette cause et le 5 mai, les communautés autochtones invitent les membres de leur population à porter le rouge pour se remémorer et honorer la mémoire de leurs stolen sisters (sœurs volées).

Il y a également une signification encore plus profonde au choix du rouge pour symboliser cette journée de sensibilisation. Selon les croyances de plusieurs peuples autochtones, on croit que le rouge est la seule couleur que les esprits peuvent distinguer. Les gens espèrent donc qu’en portant du rouge, ils pourront rappeler à la maison l’esprit des femmes et filles disparues afin de permettre à ces dernières de reposer en paix.

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