Alors que les années préscolaires constituent une période clé pour l’adoption de saines habitudes liées à l’activité physique, une étude de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) révèle que les activités sédentaires prédominent chez les enfants de 3 à 5 ans, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, et que certains facteurs sous le contrôle des éducatrices pourraient contribuer à augmenter l’intensité du jeu actif des petits. Ce sont les conclusions de la recherche de la doctorante en sciences cliniques, Judy-Ann Connelly, présentées lors de la soutenance de sa thèse qui avait lieu le 22 avril dernier.
En effet, dans le contexte où la pratique régulière de l’activité physique permet de contribuer au développement global de l’enfant et d’augmenter les chances de devenir un adolescent ou un adulte actif, la doctorante s’est donné comme objectif de mieux comprendre la pratique de l’activité physique des enfants de 3 à 5 ans fréquentant un centre de la petite enfance (CPE) dans la région de l’Abitibi-Témiscamingue. Vu l’influence des milieux éducatifs sur l’acquisition de saines habitudes de vie, son étude visait aussi à mieux comprendre le rôle des éducatrices dans cette pratique.
Pour réaliser sa recherche, madame Connelly a d’abord brossé un portrait de l’activité physique pratiquée par 30 enfants à l’aide de la grille d’observation OSRAC-P (Observational System for Recording Physical Activity in Children – Preschool version). Grâce à cette grille, elle a ainsi pu mesurer les niveaux d’activité physique et identifier les variables contextuelles associées (variables sociales et non sociales). La doctorante a également recueilli des données complémentaires par le biais de deux questionnaires, l’un destiné aux parents et l’autre aux éducatrices.
Dans le second volet de l’étude, des entrevues semi-dirigées menées auprès de trois directrices et neuf éducatrices ont permis de décrire les perceptions du rôle des éducatrices dans la pratique de l’activité physique des enfants. Le contenu des entrevues portait sur trois dimensions du rôle, soit celui attendu, joué et souhaité.
Ainsi, au terme de 120 heures d’observation, les données recueillies en Abitibi-Témiscamingue se sont révélées très similaires aux données des autres études sur le sujet, et ce, tant à l’échelle nationale qu’internationale. Les résultats suggèrent, en outre, l’importance d’améliorer la communication entre les éducatrices, les directions et les parents sur la question de l’activité physique et de clarifier le rôle des éducatrices dans cette pratique.
La doctorante a ainsi conclu que pour favoriser l’activité physique chez les enfants, le rôle joué par les éducatrices devrait se rapprocher davantage du rôle fondamental de ces dernières. Une réappropriation du rôle des éducatrices dans l’activité physique des enfants semble donc souhaitable et des recommandations ont également été proposées à cet effet.
Cette recherche doctorale, intitulée L’activité physique des enfants de 3 à 5 ans fréquentant un centre de la petite enfance : contextes favorables et rôle des éducatrices, fut réalisée sous la direction de Manon Champagne, vice-rectrice à l’enseignement, à la recherche et à la création à l’UQAT, et sous la codirection de Suzanne Manningham, professeure au département des fondements et pratiques en éducation de la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval.