La littérature franco-ontarienne est en plein essor. Depuis quelques années déjà, les maisons d’édition de l’Ontario français offrent une sélection de plus en plus florissante en termes de lectures captivantes. Voici donc quelques suggestions dans le cadre de la journée Le 25 septembre, j’achète un livre franco-ontarien.
Raymond Dossougbé a grandi à Cotonou, au Bénin, où il a passé des milliers d’heures à rêver d’un ailleurs. En juillet 1995, il débarque à Toronto, ville qu’il a choisie pour revoir Eddy Kpatindé, un ami de longue date qui l’avait jadis sorti d’un cauchemar. C’est donc à travers les yeux de ce Béninois que le roman rend hommage à Toronto, cette ville cosmopolite à la fois envoûtante, euphorique, mais aussi décadente. Tel un tableau analysé par un critique d’art, le roman dépeint le vu et le non-vu de Toronto et de sa réalité. Captivé par le bal féérique des feux de circulation, des phares de voiture, des enseignes de magasin, de la faune humaine, grouillante et palpitante, du métro et de ses escaliers roulants, Raymond découvre aussi cette cité qui pue l’injustice et l’inégalité. L’arrivée de l’immigrant est donc au cœur de cette intrigue parsemée de découvertes et de rencontres hétéroclites. Il y a Bob, Joseph et Koffi, des Noirs comme lui qui lui offrent l’hospitalité, et il y a ces femmes aux mœurs légères qui ajoutent une touche d’ivresse à cette lecture, dont Bijou, la prostituée qui hante ses pensées, Maria, la Portugaise dévergondée, et Elizabeth, la femme mariée.