Luc Gélinas est journaliste sportif à RDS et couvre les activités liées aux Canadiens de Montréal depuis 1992. Il a aussi signé plusieurs livres à succès au cours des dernières années, dont Steve Bégin : ténacité, courage, leadership ainsi que les séries jeunesse C’est la faute à… (Hurtubise) et L’étonnante saison des Pumas (Éditions Z’ailées).
J’ai fait le calcul. Le nombre fait grimacer un brin, car il trahit l’âge… ou l’expérience! Cette année, j’ai le plaisir de couvrir la finale de la Coupe Stanley pour la vingt-et-unième fois de ma carrière.
Un peu par accident, il y a d’abord eu celle de 1993 alors que j’avais couvert les matchs des Canadiens disputés au Forum. Disons que pour une entrée en matière, c’était plutôt surréel, surtout avec les émeutes alors que nous sommes demeurés enfermés dans le building jusqu’au beau milieu de la nuit!
La semaine dernière, en arrivant à Denver pour couvrir les deux premiers matchs de la finale, de très beaux souvenirs ont refait surface puisque c’est au Colorado que j’ai revu la Coupe en 1996. Tout juste déménagée de Québec, l’Avalanche avait balayé les Panthers. À l’époque, il y avait beaucoup moins de médias et les journalistes s’agglutinaient dans le vestiaire pour essayer de récolter quelques bouts d’entrevues au travers des familles et des amis des gagnants. L’autre objectif, c’était d’éviter de se faire asperger de champagne ou de bière. Cette année-là, Pierre Lacroix, le directeur général de l’équipe, nous a aperçus, Paul Buisson et moi, et il nous a fait signe de le rejoindre. On l’avait déjà interviewé, mais il voulait que l’on prenne une photo avec lui. J’avais été touché par sa gentillesse, car jamais je n’aurais osé demander ça. Ça a été le début d’une tradition pour Paul et moi!
Par la suite, chaque fois que l’on s’est retrouvés en finale ensemble, il fallait absolument récolter notre photo avec la coupe et un Québécois de l’organisation. Au fil des années, à force de côtoyer régulièrement tous les joueurs originaires de la belle province, des liens d’attachement se sont créés avec certains pendant les séries. Quand les Devils ont soulevé le trophée en 2003, Pascal Rhéaume m’a invité à son party privé. Quand j’y repense, 2009 a été incroyable alors que Kristopher Letang, Marc-André Fleury, Max Talbot et Pascal Dupuis m’avaient tous invité pour fêter avec eux et leurs amis.
Avec les années, le nombre de médias présents en finale n’a jamais cessé d’augmenter. On retrouve des journalistes provenant de toutes les villes de la LNH, mais aussi de la Finlande, de la Suède, de la Tchéquie, de la France et de quelques autres pays. Forcément, avec autant de monde, il n’y a plus d’accès dans les vestiaires. Depuis une dizaine d’années, les entrevues se déroulent donc sur la patinoire, mais ça reste tout de même le plus beau moment de la saison pour un journaliste qui couvre le hockey. Mais, avec la pandémie, lors des deux dernières conquêtes, les joueurs du Lightning ont célébré de façon bien moins faste et répondu aux questions en visioconférence alors qu’ils auraient visiblement préféré continuer de fêter avec leurs coéquipiers.
Cette année, c’est le retour à la normale et j’ai de nouveau la sensation de couvrir la Coupe Stanley… parce que celles de 2020 et 2021, je ne devrais même pas en tenir compte!
Avec mon ami Paul Buisson, ça a été le début d’une tradition.
