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Les enjeux spécifiques au Témiscamingue

31 janvier 2022

par : Dominique Rioux-Blanchette | Journaliste de l’Initiative de journalisme local

Lorsqu’on parle de changement climatique, il est question de renforcement de l’effet de serre. Sous l’impulsion de l’activité humaine, le climat continue de se réchauffer graduellement. Le rythme et l’intensité des phénomènes climatiques seront accélérés, et ce, en fonction des émissions de GES à l’échelle planétaire. Or, qu’en est-il du Témiscamingue? Que disent les projections des experts quant aux spécificités géographiques et socioéconomiques de notre région? Le rapport du Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec (RNCREQ) répond à ces questions.

Secteur forestier

Du côté du secteur forestier de la région, les changements climatiques pourraient impacter la composition et la production des peuplements forestiers. Dans ce cas spécifique, à moyen terme, il pourrait s’agir de modifications positives pour l’industrie forestière. En effet, « en ce qui concerne la distribution des espèces, les niches climatiques des espèces se déplaceront vers le nord. Certaines espèces actuellement représentées au sud de la région, comme l’érable argenté, la pruche du Canada, le tilleul d’Amérique, le peuplier à grandes dents et le bouleau jaune, migreraient possiblement vers les forêts du nord. En revanche, d’autres espèces, dont des « bois nobles », qui étaient jusqu’à présent absentes du territoire pourraient émerger, comme le noyer cendré, le genévrier de Virginie, le micocoulier occidental, le cerisier tardif, le chêne blanc et le charme de Caroline. » D’autre part, on s’attend à des événements météorologiques extrêmes, tels que la sécheresse et le verglas, plus fréquemment, « conduisant à l’augmentation des perturbations naturelles dues aux insectes, aux maladies et aux feux de forêt. Par exemple, une hausse importante des feux pourrait être observée, ce qui risquerait d’anéantir 40 % de la possibilité forestière et nécessiterait davantage de ressources dédiées à la gestion de risques. »

Secteur agricole

On prévoit que d’ici 2050, l’augmentation de la température moyenne en été et l’allongement de la saison de croissance pourraient modifier l’agriculture. Cela permettrait de faire davantage de récoltes de foin et même d’envisager de nouvelles cultures. Toutefois, ces changements ne se font pas sans heurt. Avec le réchauffement climatique viennent aussi de plus faibles précipitations. « On peut donc anticiper des problèmes liés à la disponibilité en eau et des coûts de production plus élevés, l’apparition d’espèces nuisibles et davantage d’érosion des sols. »

Infrastructures

« Dans tous les secteurs, la multiplication des événements extrêmes (orages violents, pluies intenses, vents forts) aura de lourds impacts. À la suite de pluies torrentielles, le gonflement rapide des cours d’eau pourrait détruire ou endommager des ponceaux de routes et des barrages, inonder des quartiers et provoquer des coupures d’électricité. » Ce type d’événements extrêmes se constate déjà dans certaines régions du pays.

Secteur minier

« L’industrie minière devra notamment adopter des normes plus strictes en tenant compte des changements climatiques dans la gestion des risques liés à différents types d’infrastructures. Ainsi, une attention plus grande devra être accordée aux digues de rétention des résidus miniers pour qu’elles résistent à de plus fortes pluies ou crues printanières. »

En terminant, s’adapter dès maintenant à ces changements, c’est limiter les coûts associés à leurs impacts, diminuer la vulnérabilité et réduire les risques qu’ils représentent. Il est essentiel de planifier dès maintenant l’adaptation des collectivités au nouveau contexte climatique en fonction de leurs spécificités. Les acteurs locaux et régionaux sont ainsi appelés à jouer un rôle de premier plan, notamment les municipalités et les MRC mais également tout autre décideur et gestionnaire, tant dans le secteur privé que public.

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