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Pallier la pénurie d’enseignants au secondaire

20 juin 2022

par : Dominique Roy

photo : Josée Beaulé, directrice du service des ressources humaines au Centre de services scolaire du Lac-Témiscamingue.

La pénurie de main-d’œuvre est criante dans différents domaines et l’éducation n’y échappe pas. Les centres de services scolaires font appel à des enseignants non qualifiés pour combler les contrats de suppléance à court et moyen terme. C’est dans ce contexte que cinq universités du Québec, dont l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT), l'Université TÉLUQ, l'Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), l'Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) et l'Université du Québec en Outaouais (UQO), ont combiné leurs expertises pour offrir un certificat, 100 % à distance, à compter de la prochaine session, soit à l’automne 2022.

L’objectif de ce certificat à distance en accompagnement à l'enseignement secondaire est de développer des compétences et des habiletés chez le personnel suppléant pour qu’il puisse intervenir efficacement auprès d'élèves de ce niveau d'études. De façon plus spécifique, cette formation de 30 crédits permettra aux étudiants d’acquérir les connaissances de base pour mieux comprendre les enjeux pédagogiques en éducation en plus de développer des outils pour agir de façon professionnelle.

Pour l’année scolaire 2021-2022, dans les quatre écoles secondaires du territoire, soit Gilbert-Théberge, Marcel-Raymond, Rivière-des-Quinze et du Carrefour, environ 11 % des enseignants embauchés à contrat sont non légalement qualifiés et ce pourcentage ne tient pas compte de la suppléance à la journée.

Le personnel non légalement qualifié est en hausse depuis les deux dernières années, mais le phénomène n’est pas pour autant nouveau, selon Josée Beaulé, directrice du service des ressources humaines au Centre de services scolaire du Lac-Témiscamingue (CSSLT). « Il y en a toujours eu, mais la différence, c’est que la durée des contrats et le pourcentage de la tâche étaient moins importants, comparativement à maintenant. » Madame Beaulé ajoute que les enseignants non légalement qualifiés, la plupart du temps, arrivent avec une expérience de travail ou une formation dans un domaine approprié. « On n’a pas besoin de faire énormément de recrutement pour trouver des personnes non légalement qualifiées. Elles ont des baccalauréats en sciences, en biologie, en mathématiques, etc., qu’on peut transférer en enseignement. On n’est pas tellement dans le recrutement, mais plutôt dans l’accompagnement. » En effet, il devient primordial de les former en gestion de classe, en évaluation des apprentissages, en pédagogie, ce qui fait partie des solutions à la pénurie de main-d’œuvre.

La directrice des ressources humaines avoue que la pandémie a nui au recrutement des enseignants qualifiés et même si on vit actuellement un retour à la normale, il s’agit d’un enjeu qui ne se traite pas de façon individuelle. Il faut tenir compte de la mobilité des gens qui semble un obstacle de taille. « Il y a une limite à la mobilité des gens. On travaille en partenariat avec le Carrefour jeunesse emploi et la MRC, pour attirer du personnel qualifié dans notre organisation, mais aussi sur notre territoire. C’est un double enjeu. Les gens ne se mobilisent pas tant. Les jeunes d’ici sont habitués à se déplacer, à voyager, ça fait partie de leur culture, mais ce n’est pas nécessairement la même réalité pour les autres régions. » Donc, pour recruter ailleurs, le CSSLT doit faire valoir les avantages de son organisation, mais aussi de son territoire et de son milieu de vie. Une importante campagne de communication et de recrutement sera mise en place dès septembre. « On n’a pas perdu espoir de recruter encore des qualifiés. […] On va parler du CSSLT comme jamais! »

Pour la prochaine année scolaire, 2022-2023, le topo de la dotation du personnel enseignant au secondaire n’est pas encore complet. Toutefois, madame Beaulé dit que les postes seront probablement tous pourvus, mais que ce sont les contrats qui présentent un défi, notamment dans les matières suivantes : mathématiques, sciences, français et anglais.

Étant donné les obstacles auxquels le CSSLT est confronté, le certificat à distance en accompagnement à l'enseignement secondaire est une bonne nouvelle. « C’est un de nos enjeux de valoriser la profession. Le certificat existe déjà au préscolaire-primaire, alors c’est vraiment intéressant qu’il soit là aussi pour le secondaire », termine Josée Beaulé

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