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Déchets nucléaires à Chalk River

11 janvier 2024

par : Communiqué

Malgré les préoccupations exprimées par les Premières Nations et le soutien accru provenant de plus de 140 municipalités à travers le Canada, la Commission canadienne de sureté nucléaire (CCSN) a octroyé la licence pour le projet de l’Installation de gestion de déchets près de la surface (IGDPS) à Chalk River. En réaction, la Première Nation de Kebaowek dénonce fermement cette décision et demande au gouvernement fédéral d’intervenir pour stopper ce projet hautement risqué pour l’environnement.

« La décision de la Commission est inacceptable, notamment parce qu’elle va à l’encontre des droits des peuples autochtones et de la protection environnementale. Le gouvernement du Canada doit agir rapidement et affirmer sans attendre la suspension du projet. La décision finale de la Commission n’est absolument pas fondée en concluant que le projet NSDF n’aura pas d’effets environnementaux importants. Bien que la décision stipule que LNC prendra des mesures appropriées pour préserver l'environnement, la santé, la sécurité des individus, ainsi que la sécurité nationale et pour respecter les obligations nationales, il est indéniable que la sécurité et la santé des personnes et de l'environnement seront profondément impactées pour des générations à venir par ce projet », a réagi le Chef de Kebaowek, Lance Haymond.

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Rappelons que l’IGDPS déverserait des matières radioactives et dangereuses dans une zone humide avoisinante et dans la rivière des Outaouais pendant son exploitation et après sa fermeture. On s’attend à ce que ces matières finissent par se désintégrer suivant un processus d’«évolution normale ».

L’IGDPS pourrait également contaminer la rivière suivant les effets de tremblements de terre, de feux de forêt, d’inondations, et d’autres phénomènes météorologiques extrêmes. Non seulement la Kichi Sibi est sacrée pour les Peuples algonquins, mais le site de Chalk River se trouve également à proximité des sites sacrés algonquins du rocher Oiseau et de la pointe au Baptême.

En 2017, l'Assemblée des Premières Nations a adopté une résolution déclarant que la CCSN et le gouvernement canadien n'avaient pas respecté leur obligation constitutionnelle de consulter et d'accommoder les Premières Nations au sujet de l'IGDPS. La Nation Anishinabek et le caucus iroquois ont fait une déclaration commune sur les déchets radioactifs affirmant que « nous devons protéger les terres, les eaux et tous les êtres vivants pour les générations futures » et demandant de ne pas abandonner les déchets radioactifs, en les éloignant des principaux plans d'eau et en éliminant la pratique d'importation ou d'exportation de déchets radioactifs.

En plus de l'opposition des Premières Nations algonquines au projet, plus de 140 municipalités du Québec et de l'Ontario, dont Gatineau et Montréal, ainsi que plusieurs autres sociétés civiles, ont exprimé leur opposition au plan de l'IGDPS, la Ville d’Ottawa adoptant en 2021 une résolution exprimant son inquiétude.

« Je tiens à être très clair : les Peuples algonquins n’ont pas consenti à la construction de ce dépotoir de déchets radioactifs sur notre territoire non cédé. Nous croyons que la consultation a été inadéquate, c’est le moins qu’on puisse dire, et que nos droits autochtones sont menacés par cette proposition. Nous demandons l’annulation du projet IGDPS. L’accent doit être plutôt mis sur un nettoyage réel et réussi du site, afin d’éliminer définitivement les déchets radioactifs anciens », explique le chef Haymond.

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