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Celles qui luttent : un nouveau documentaire signé Sarah Baril Gaudet

12 septembre 2024

par : Dominique Roy | Journaliste de l’Initiative de journalisme local

Bien que les dates ne soient pas encore confirmées pour les projections en Abitibi-Témiscamingue, le long métrage documentaire de Sarah Baril Gaudet, réalisatrice d’origine témiscamienne, fait déjà partie des sélections dans le cadre de festivals : Rencontres internationales du documentaire de Montréal, Carroussel international du film de Rimouski, Festival Filministes de Montréal, Festival vues sur mer de Gaspé, Charlotte Film Festival en Caroline du Nord et FIWOM Film Festival for Women’s Right en Corée du Sud.

Celles qui luttent, d’une durée de 68 minutes, « brosse le portrait d’Azaelle, Loue O’Farrell et LuFisto : trois lutteuses sans pitié du ring [qui] se livrent chaque week-end à des combats spectaculaires et acharnés. Loin des foules galvanisées devant lesquelles elles se produisent, c’est dans l’intimité de leur foyer que ces trois femmes se livrent avec sensibilité. Elles abordent leurs doutes et les combats qu’elles mènent au quotidien: devenir mère, subvenir aux besoins de leurs familles ou se faire une place dans un monde de lutte dominé par les hommes », résume la réalisatrice.

Un univers méconnu

Elle l’avoue, avant de réaliser ce film, Sarah Baril Gaudet ne connaissait rien à la lutte. C’est après avoir assisté à un spectacle de lutte masculine à Montréal qu’elle s’est questionnée sur l’existence d’un univers parallèle au Québec, mais destiné aux femmes. En menant ses recherches, elle découvre l’existence de Femmes Fatales, l’une des fédérations de lutte féminine indépendante les plus importantes en Amérique du Nord. Elle assiste au spectacle annuel qui se déroule à Ottawa.

« Tout au long de l’événement, je suis subjuguée par l’athlétisme, le charisme et l’audace des lutteuses. Durant son match, le personnage de LuFisto en met plein la vue aux spectateurs, fracassant divers objets, dont une chaise et une porte sur son adversaire. Les autres lutteuses en présence se démarquent également par leurs nombreux gestes provocateurs, alors que l’Ontarienne KC Spinelli ne se gêne pas pour glisser sa main dans sa culotte avant d’envoyer un féroce doigt d’honneur à la Québécoise Loue O’Farrell, qui lui répond avec un coup de pied au visage. » Plongée dans cet univers, elle constate à quel point ces femmes, à la fois athlètes et actrices, peuvent faire vivre des émotions incroyables. Et voilà que le projet du film documentaire prenait forme dans son esprit.

Un univers parallèle

Ce film plonge donc les spectateurs dans l’univers passionnant de la lutte féminine, un monde plutôt boudé par les grands médias, tout en soulevant des enjeux actuels de la femme dans la société, comme l’âgisme, la maternité et la grossophobie. « Le film ne se veut toutefois pas déprimant pour autant, loin de là! À travers une approche dynamique et divertissante, nous découvrons […] un univers coloré dans lequel trois femmes inspirantes brisent des stéréotypes. » Le courage et la passion de ces lutteuses sont mis en lumière.

D’ailleurs, la jeune réalisatrice s’est rapidement reconnue dans certains aspects de la vie professionnelle des trois lutteuses dont elle a suivi le parcours. Comme ces femmes, les artistes vivent souvent avec une précarité financière. Il est difficile de vivre de sa passion. Comme la lutte, le documentaire est encore un art marginalisé qui manque de visibilité. « En effectuant ces parallèles avec mon propre métier, j’avais l’impression de mieux comprendre les lutteuses durant le tournage du film. »

Les échos de tournage

Parmi les défis, il y eut celui associé au tournage, notamment durant les matchs de lutte. « Un match de lutte dure seulement quelques minutes et, comme nous n’avions qu’une seule caméra et que je l’opérais moi-même, je devais constamment rester à l’affût de l’action pour bien capter le match en me déplaçant autour du ring, tout en évitant les coups […]. » Les 30 jours de tournage répartis sur un an, en 2022, se sont déroulés à Québec, Montréal, Ottawa, Toronto, Shawinigan, Sorel-Tracy, Bécancour et Donnacona. Sarah Baril Gaudet et son équipe ont accompagné les trois lutteuses à différents moments de leur vie, sur le ring comme à l’extérieur. Celles qui luttent, un film documentaire à voir prochainement au grand écran!

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