Face aux difficultés croissantes de recrutement pour les postes de maire et de conseillers municipaux, les municipalités québécoises de moins de 2000 habitants peuvent désormais réduire leur conseil de six à quatre conseillers. Ce changement, qui touche potentiellement 704 localités dans la province, sera effectif dès les élections générales de 2025. Cette mesure a fait partie du projet de loi 57, intitulé Loi visant à protéger les élus municipaux et à favoriser l’exercice sans entraves de leurs fonctions, qui inclut des modifications législatives pour le domaine municipal, qui a été officiellement adopté le 6 juin dernier.

Cette réduction du nombre de conseillers vise à simplifier l’exercice de leurs fonctions dans les petites municipalités. Ainsi, lors des prochaines élections générales, seuls quatre postes de conseillers, en plus de celui de maire, seront ouverts aux candidatures dans les municipalités qui auront choisi cette option.

« Les municipalités, ce sont elles qui ont à faire le travail. Il y a, à ma connaissance, deux municipalités qui réfléchissent et elles ont jusqu'au 31 décembre pour adopter un règlement pour les élections de la prochaine année. Dans la loi 57, on autorise les municipalités de 2000 citoyens et moins à pouvoir faire cet exercice-là de passer de six conseillers à quatre. C'est un élément qui peut être facilitant dans une municipalité qui compte par exemple 200 personnes. La FQM, la Fédération québécoise de municipalités, a mis à la disposition des modèles de règlement pour aider les municipalités en ce sens. C'est une réflexion qui doit se faire dans un contexte municipal. Je regarde juste une municipalité comme St-Bruno-de-Guigues qui a 1200 citoyens et qu’année après année, a de la difficulté à recruter quelqu'un pour le poste de maire. Dans tout le contexte, ce n'est pas juste une question de nombre de citoyens non plus. C'est une question de dynamique dans la collectivité, dans la communauté. Sur un territoire comme le Témiscamingue où tout le monde se connait et qu’il y a beaucoup de liens de parenté, il y a des situations moins faciles, c'est légitime que les municipalités puissent y réfléchir là », explique d’entrée de jeu Claire Bolduc, préfère de la MRC de Témiscamingue.

Au Témiscamingue, deux municipalités ont décidé de réfléchir à cette option, soit Latulipe et Laforce. Comme le précise Julie Gilbert, directrice générale de la municipalité de Latulipe, « la municipalité étudie cette perspective. En décembre, il y aura une assemblée publique et le conseil décidera par la suite s’il adopte ou non. Le 10 décembre, nous le saurons. Au cours de l’été, j’ai contacté différentes municipalités du Québec qui ont déjà passé de six à quatre conseillers et ils étaient tous satisfaits de ce nouveau fonctionnement. »

Du côté de Laforce, lors du dernier conseil municipal, un règlement a par ailleurs été adopté en ce sens. « Tout ce que je peux vous dire vu que c’est public et que c’est dans l’ordre du jour du conseil, c'est qu'on a fait une adoption du projet de règlement numéro 2024-02 relatif à la composition du conseil municipal en vue de le diminuer, mais je ne pourrai pas en dire plus », mentionne Caroline Guertin, directrice générale-greffière-trésorière-secrétaire de Laforce.