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Carine Houle, lauréate du prix Maud-Maloney-Watt

13 février 2025

par : Dominique Roy | Journaliste de l’Initiative de journalisme local

Carine Houle, de Fabre, a tout récemment reçu un courriel lui confirmant qu’elle était lauréate du prix Maud-Maloney-Watt. Il s’agit d’une reconnaissance soulignant la présence des femmes dans le domaine de la chasse, de la pêche, du piégeage et de la gestion faunique au Québec.

« Je capotais! J'étais tellement heureuse! Je le voulais vraiment ce prix-là, et j'ai dû relire le courriel au moins trois fois pour être certaine que c'était bien ce qui était écrit! C'est pour moi une fierté et surtout un accomplissement personnel d'être nominée pour cette reconnaissance. » Ce prix, elle en avait entendu parler via Facebook, sur les pages Trappeuses du Québec et Filles de bois. Au début, elle le croyait inaccessible, parce que le nom des lauréates qu’elle y voyait était celui de femmes qu’elle qualifie d’importantes et de publiques. C’est en lisant les critères d’admissibilité qu’elle a tenté le coup, avec une lettre d’appui de sa collègue Carole Lambert, une initiative qui s’est avérée gagnante.

Une véritable passionnée

Dès un très jeune âge, elle chassait le petit gibier avec son père sur les terres familiales. Par la suite, avec son mari, qui est trappeur, elle a développé cette passion pour le piégeage. Aujourd’hui, bien équipée, elle possède sa propre ligne de trappe. « J'apprête mes peaux, je transforme l'animal et fais des montages. Toutes les parties d'un animal sont utilisées (viande, fourrure, griffe, dent, crâne, etc.). Il n'y a aucun gaspillage. Nous faisons des créations et nous maximisons l'animal pour lui redonner la valeur qu'il devrait avoir. Pour nous, le piégeage, c'est la gestion d'une population et d'un territoire. Ce n'est pas de tuer un animal pour le plaisir. On fait beaucoup de déprédation également. On aide les agriculteurs autour de chez nous et on trappe aussi pour des municipalités. » C’est ce qu’elle appelle un passe-temps gratifiant.

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Elle chasse le gros gibier, soit l’orignal et l’ours noir, ainsi que le petit gibier en plus de faire du colletage de lièvres. Pour ses activités de trappe, les espèces sont nombreuses : castor, rat musqué, loutre, belette, loup, coyote, lynx du Canada et lynx roux, pékan, martre, ours, etc. Pour la pêche, elle dit avoir un faible pour le brochet et le doré. Et le plus merveilleux, c’est qu’elle n’a pas besoin de s’exiler pour pratiquer son hobby puisque tout se fait ici, sur le territoire témiscamien.

Ce qui lui a valu le prix, surtout, c’est tout l’aspect promotionnel de cette passion qu’elle partage auprès des élèves de l’école Gilbert-Théberge de Témiscaming, où elle est enseignante. Sa mission : sensibiliser, intéresser et éduquer les adolescents aux sujets liés à la faune et à la nature en général. Elle offre des ateliers et organise des activités en lien avec la faune et le piégeage. Elle invite des professionnels à parler de leur métier, comme des agents de la faune. Elle fait des tournées dans les écoles environnantes. Elle entreprend des discussions sur le sujet et invite les élèves à raconter leurs expériences dans ce domaine. Bref, ce qu’elle souhaite, c’est former une relève.

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Sa passion, Carine Houle le vit pleinement. Elle est une inspiration pour plusieurs, et elle souhaite particulièrement l’être pour les jeunes filles qui s’intéressent à ce domaine à prédominance masculine. « Je veux qu’elles se fassent confiance. […] Je veux qu'elles osent! Qu'elles croient en elles! C'est dans les erreurs que l'on s'améliore et je veux être un mentor, un modèle pour elles. C'est ce qui me pousse à faire ce que je fais. »

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