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Le monde scientifique au féminin

14 février 2025

par : Dominique Roy | Journaliste de l’Initiative de journalisme local

En 2015, l’ONU déclarait le 11 février comme étant la Journée internationale des femmes et des filles de science afin de souligner leur contribution dans le domaine scientifique. Pour l’occasion, voici le portrait de trois scientifiques témiscamiennes.

Écologie aquatique

Après l’obtention d’un certificat en études de l’environnement et un baccalauréat en écologie à l’Université de Sherbrooke, Ariane Barrette, 24 ans, est présentement étudiante à la maîtrise en écologie et aménagement des écosystèmes forestiers à l’UQAT. Se spécialisant en écologie aquatique, elle tente de comprendre les impacts de l’encensement de lacs en Abitibi-Témiscamingue qui, naturellement, n’ont pas de poissons. C’est à 14 ans qu’elle a eu son premier déclic en entendant la chanson Plus rien des Cowboys fringants. « Cette chanson a résonné en moi et a fait naître des réflexions profondes sur l’état de notre planète et l'importance de la préserver. »

Ariane Barrette 2

En recherche scientifique, elle préfère l’étape de la collecte de données sur le terrain. « Par exemple, en écologie aquatique, on échantillonne des lacs en installant des filets de pêche et on prend diverses données sur les poissons qu’on capture, les amphibiens, les macro-invertébrés ou encore le zooplancton. » On prend des données physico-chimiques dans le lac, comme la concentration en nutriments ou le taux d’oxygène dans l’eau. Cette étape « est toujours une aventure avec plein de défis, d’imprévus, de petites mouches, mais qui me permet de passer du temps dans la nature et de faire de belles observations ».

Analyses biomédicales

Elizabeth Godin, 22 ans, de Gatineau, est diplômée du Cégep de l’Outaouais en analyses biomédicales. Dès la fin de ses études, c’est au Témiscamingue qu’elle a choisi de s’installer d’y exercer sa profession. Depuis deux ans, elle œuvre chez Lactalis Laverlochère où elle exerce, à temps plein, le métier de technologue en laboratoire alimentaire. Pour ne pas perdre sa spécialisation comme technologiste médicale, acquise lors de ses études et ses stages, elle travaille également à temps partiel à l’hôpital de Ville-Marie. « Ce qui m’a le plus attirée est la biologie. J’adore ce domaine. Et j’adore aussi l’idée de pouvoir aider sans être mise sous les projecteurs, [comme le fait] d’avoir un certain contact humain avec les patients, selon le secteur choisi. » D’ailleurs, l’analyse biomédicale ouvre de nombreuses opportunités de travail dans des laboratoires médicaux privés, gouvernementaux, pharmaceutiques, agroalimentaires, de science judiciaire, en médecine légale et même dans les forces armées canadiennes.

Elizabeth Godin 1

L’aérospatial

Monica Chaumont, 35 ans, originaire d’Earlton, a étudié à l’Université de Toronto : un baccalauréat en sciences appliquées, dans le programme Engineering Science, avec une majeure en ingénierie aérospatiale, et une maîtrise en sciences appliquées à l’Institut d’études aérospatiales. Après ses études, elle a travaillé au Space Flight Laboratory à la conception et à l’assemblage de satellites, à la réalisation de tests fonctionnels et environnementaux en plus d’opérer plusieurs satellites une fois lancés en orbite.

Aujourd’hui, elle fait partie de l’équipe technique chez MDA, dans le domaine de la robotique spatiale, plus précisément en ingénierie des systèmes. Pour chaque partie d’un système, elle s’assure de la performance, de la fonctionnalité et du respect des exigences. Ce qu’elle aime le plus de son travail : quand le produit conçu est fonctionnel, surtout quand il s’agit d’une nouveauté. « Ça veut dire qu’on a réussi à bâtir, avec succès, quelque chose qui n’existait pas avant. »

Monica Chaumont 1

La place des femmes dans le domaine scientifique

Au début, il y avait plus d’étudiants que d’étudiantes dans la cohorte d’Elizabeth Godin, réalité qui a basculé en cours de route. « Je dirais que, maintenant, il y a beaucoup plus de femmes qui effectuent des études en science, ce qui aide à pallier l’inégalité. Par exemple, au laboratoire de l’hôpital et de l’usine, il y a plus de femmes que d’hommes qui y travaillent. » Marie Curie, Farah Alibay et Roberta Bondar sont des modèles qui l’inspirent grandement. Ariane Barrette avoue que certaines branches de l’écologie attirent davantage les hommes, comme l’écologie animale. Les chercheurs semblent aussi plus nombreux que les femmes, tout comme les experts. Selon elle, il est nécessaire d’augmenter la visibilité des femmes en sciences. « Cela peut se faire par la médiatisation de leur recherche ou par des invitations à participer à des congrès scientifiques. » Dans le domaine de Monica Chaumont, les hommes sont davantage présents. Toutefois, elle précise que cette inégalité en nombre n’affecte aucunement la notion d’inclusion.

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