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Les aires protégées : un enjeu crucial en Abitibi-Témiscamingue

15 janvier 2021

par : Moulay Hicham Mouatadid | Journaliste de l'Initiative de journalisme local

photo : Archives Reflet

Dans le cadre de sa politique de protection du territoire québécois et juste avant la date limite du 31 décembre 2020, le ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) a atteint la cible de protection de 17 % du territoire québécois. Cette cible atteinte accorde au Québec la deuxième position, au pays, à respecter ses engagements après la Colombie-Britannique.

L’enjeu des consultations publiques

Au début de l’année 2020, le gouvernement du Québec a annoncé que l’attribution d’un statut permanent pour huit territoires de l’Abitibi-Témiscamingue aura lieu au plus tard à la fin de l’année. Toutefois, les six territoires annoncés par le MELCC semblent tous être de statut « projeté ». « De ce nombre, seulement deux ont fait l’objet de consultations publiques en 2016, soit la zone Kanasuta, proposée il y a fort longtemps par l’Action boréale en Abitibi-Témiscamingue (ABAT), et les Collines Nissing et Oditan dans le secteur de l’Abitibi-Ouest. Les quatre autres territoires (Marais du-Lac-Parent, Rivière-Attic, Wetetnagami et Saint-Cyr) se situent dans la MRC de la Vallée-de-l’Or et concernent l’agrandissement de territoires projetés, en attente d’un statut permanent depuis plus de 12 ans. Rappelons que les consultations publiques de 2016 portaient sur un total de 12 territoires à l’étude en région », précise le conseil régional de l’environnement de l’Abitibi-Témiscamingue (CREAT).

Les aires protégées : Quelles solutions choisir?

Selon Bianca Bédard, directrice adjointe du CREAT, « il y a une prédominance importante du statut « projeté » dans le réseau des aires protégées du Québec et dans celles annoncées pour la région de l’Abitibi-Témiscamingue. Il y a un imbroglio général sur les aires protégées pour tout le Québec. Les ministères concernés ne s’entendent pas sur la façon de distribuer les aires protégées. ». D’ailleurs, c’est pourquoi le CREAT insiste à ce que le MELCC doit s’assurer de remédier rapidement à cette situation afin de bel et bien protéger ces zones avant que des perturbations anthropiques ne dégradent leurs atouts écologiques.

Lutter contre le déclin de la biodiversité

Les aires protégées doivent être pertinentes et représentatives des écosystèmes présents dans la région, ils ne peuvent être uniquement réfléchis en fonction d’enjeu forestier ou minier selon le CREAT. Il faut réfléchir au-delà des pertes d’approvisionnement forestier et des titres miniers, estime-t-il. « L’objectif n’est pas de créer des territoires intouchables, mais bien de lutter contre le déclin de la biodiversité et d’assurer une protection pour une diversité d’écosystèmes et une connectivité entre ceux-ci », souligne madame Bédard. À noter que le CREAT encourage donc vivement le MELCC à poursuivre son mandat de développer un réseau d’aires protégées en Abitibi-Témiscamingue dans le but d’atteindre 30 % de territoires protégés d’ici 2030.

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