C’est au début août que les premières mises à pied ont été vécues du côté de l’usine de cellules haute pureté de RYAM (Rayonier Advanced Materials) Témiscaming. Il s’agit de la première de trois vagues. La deuxième est prévue pour octobre et la dernière en décembre. C’est l’information que possède Stéphane Lefèbvre, président de la section locale 233, qui représente les travailleurs de l’usine de Témiscaming. En voici un portrait de la situation actuelle.
Encore à ce jour, la compagnie maintient qu’il s’agit d’une fermeture temporaire. Cependant, certains signaux perçus par les travailleurs les laissent dans le doute. « Tout le reclassement interne des employés a déjà été effectué. Nous travaillons à mettre l’usine en veille, de nos yeux c’est pas mal permanent. Même si RYAM décidait de repartir demain, nous n’avons pas la main-d’œuvre. C’est environ 50 membres qui ont été touchés dans la première vague. De ceux-ci, environ 25 ont choisi de quitter soit pour la retraite ou vers un autre emploi, et l’autre moitié ont toujours leur droit de rappel et souhaiteraient revenir », explique monsieur Lefèbvre.
La deuxième vague de mise à pied à venir en octobre crée un environnement de travail particulier au sein de l’usine. « Une personne qui va perdre son poste en octobre est en train de former son remplaçant. Cela amène un climat de travail très émotif qui est difficile au quotidien », le président du syndicat. Les employés qui seront touchés lors de la deuxième et de la troisième vagues ne seront pas redirigés vers les deux autres usines du complexe.
Possibilité de transaction
Monsieur Lefèbvre sait qu’il a eu des offres d’achat qui n’ont pas été déposées, et qu’aucune n’a été retenue à ce jour. Il confie avoir posé la question aux hauts dirigeants de l’entreprise. « Lors de cette rencontre, nous avons été informés qu’ils avaient la responsabilité d’analyser toutes les offres déposées, mais il n’était pas obligé d’accepter celles-ci », précise-t-il.
Rappelons que lors du passage du ministre Pierre Fitzgibbon le 26 août dernier, celui-ci annonçait que le gouvernement du Québec était en discussion avec un acheteur potentiel et qu’il est prêt à être partenaire avec celui-ci via Investissement Québec pour l’acquisition du complexe regroupant les trois usines de Témiscaming. Monsieur Lefebvre s’implique dans les discussions avec les acteurs locaux qui travaillent pour sauver l’usine et les emplois à Témiscaming. Les maires, les chefs des premières nations, entrepreneurs, employés et citoyens, tous espèrent un dénouement positif à cette fermeture préoccupante pour la communauté.