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Préserver l’hirondelle bicolore : un projet vital pour la biodiversité

4 décembre 2024

par : Claudie Hamelin | Journaliste de l’Initiative de journalisme local

L’hirondelle bicolore est une espèce qui joue un rôle essentiel au Témiscamingue en régulant les populations d'insectes, tels que les moustiques et les mouches, réduisant ainsi les nuisances qu'ils engendrent. Toutefois, sa survie est menacée, principalement par la perte de son habitat, notamment les structures naturelles ou artificielles, comme les granges et les ponts, utilisés par les hirondelles.

Pierre Dénommé est responsable du projet de conservation des hirondelles bicolores en partenariat avec Cé l'Éden et fondateur de Sentier Urbain, deux organismes engagés dans la protection des hirondelles bicolores, des actions de verdissement, la gestion du Centre d'interprétation Becs et Jardins de Nédélec et la sensibilisation environnementale. Selon lui, il est essentiel non seulement pour maintenir la biodiversité, mais aussi pour préserver l'équilibre des écosystèmes locaux. « L’hirondelle bicolore, en plus d’annoncer le printemps et d’embellir notre environnement, est un indicateur clé de la santé de notre milieu naturel. Son extinction aurait des répercussions profondes sur la faune locale. »

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Dans les dernières années, les Témiscamiens se sont impliqués afin de contribuer à augmenter la population des hirondelles bicolores dans la région. En 2021, Laurence Lycke a lancé un projet de fabrication de nichoirs colorés pour soutenir la préservation des hirondelles bicolores. La même année, l'organisme Sentier Urbain et le Centre d’interprétation Becs et Jardins de Nédélec ont installé 65 nichoirs dans quatre municipalités, et l’expérience se répète en en 2022. L’année suivante, ce sont 185 nouveaux nichoirs dans sept municipalités qui sont installés. En 2024, pas moins de 188 nichoirs sont placés dans plusieurs municipalités, dont 11 au Témiscamingue et deux en Abitibi.

Ces structures ont eu un impact positif. « Nous avons observé une augmentation significative du nombre de nichées menées à terme », indique Pierre Dénommé. Sur les 188 nichoirs installés, 66% (124 nichoirs) ont été occupés des hirondelles bicolores, ce qui témoigne d’une nette amélioration du taux de reproduction. « Le suivi des nichoirs est assuré grâce à une base de données maison, qui permet de suivre l’état de chaque nichoir : qu’il ait été détruit, squatté par d'autres espèces, ou occupé avec nidification réussie. Les données sont recueillies lors de visites sur le terrain et, pour 2025, une caméra permettra d’observer directement l’intérieur des nichoirs, offrant ainsi un meilleur suivi des reproductions. »

Les défis du projet restent nombreux. « La logistique, la fabrication des nichoirs sur mesure et leur installation représentent un travail considérable. Le financement, quant à lui, provient principalement des municipalités qui participent financièrement au projet, avec des engagements sur plusieurs années. Ces fonds servent surtout à couvrir les coûts liés au transport et à l’entretien des nichoirs. »

Les prochaines étapes incluent la recherche de nouveaux financements et partenaires afin de pérenniser l’initiative. Pierre Dénommé appelle également à la mobilisation des citoyens. « Nous avons la chance au Témiscamingue d’avoir encore des hirondelles bicolores. Dans d’autres régions du Québec, elles ont disparu depuis plusieurs années. Le message est clair : construisez et installez des nichoirs, et veillez à les nettoyer chaque année pour offrir aux hirondelles les meilleures chances de nidification. »

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