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Pénurie de logements locatifs… quelle est la réalité au Témiscamingue?

5 août 2022

par : Dominique Roy | Journaliste de l'Initiative de journalisme local

Dans l’édition du 19 juillet dernier, Le Reflet présentait un aperçu de la réalité actuelle du marché immobilier résidentiel au Témiscamingue. Cette fois-ci, la thématique générale demeure la même, mais c’est de la pénurie de logements locatifs dont il est question. En effet, un rapport fraichement produit, datant du 8 juin 2022, présente les principaux constats, en données qualitatives et quantitatives, concernant l’offre et la demande en logements locatifs sur le territoire de la MRC de Témiscamingue.

C’est dans la foulée de la planification stratégique et du lancement de la Politique d’accueil et d’établissement durable des nouveaux arrivants que l’étude fut financée par la Société de développement du Témiscamingue et la MRC de Témiscamingue. L’objectif premier de l’enquête était de brosser un portrait réel de la situation afin d’orienter la recherche de solutions. La collecte de données a été réalisée par des entrevues s’étant déroulées du 18 février au 23 mars 2022 ainsi que par des sondages largement diffusés auprès de la population témiscamienne du 25 février au 21 mars 2022. Les entrevues ont permis de rencontrer 10 organisations et d’interroger 16 personnes. Quant aux sondages, ils comptent 206 répondants provenant des trois types de populations ciblées, soit 164 locataires, 23 propriétaires et 19 entreprises.

Quelques constats… en bref

La crise du logement existe depuis plus de 10 ans. Cependant, lors du recensement de 2016, le Témiscamingue n’était pas un marché en si grand manque de logements. La situation a évolué assez rapidement. Entre autres, la population vieillissante et la pandémie ont exacerbé le problème. Et les logements abordables se font de plus en plus rares. Les demandes sont grandissantes et les offres peu nombreuses. Mais la crise n’est pas uniforme pour l’ensemble du territoire, c’est-à-dire que certaines municipalités la vivent à un degré plus important que d’autres. D’après le sondage mené auprès de 164 locataires, la plus grande demande de logements se fait sentir à Ville-Marie, à Témiscaming et à Lorrainville, contrairement à certaines municipalités des secteurs est et nord qui en souffrent moins. Parmi les critères de recherche les plus importants, les locataires ont répondu la proximité du lieu de travail et des services ainsi que le droit aux animaux. Pour les logements recherchés, c’est la non-disponibilité de 4 ½ et de 5 ½ qui est la plus problématique.

Claire Bolduc, préfète de la MRCT, explique que tout l’aspect de la main-d’œuvre sur le territoire crée un enjeu lié à la pénurie de logements. Bien sûr, il y a de la main-d’œuvre permanente à la recherche de logements, et ce, pour différentes raisons, comme la précarité financière à la suite d’une séparation, par exemple, mais il y a aussi la main-d’œuvre saisonnière (p. ex., dans le milieu agricole) et itinérante dont le besoin de se loger est urgent. Par la main-d’œuvre itinérante, madame Bolduc donne l’exemple du « fly-in fly-out » qui amène chez nous des employés de façon temporaire, comme c’est le cas dans les domaines de la santé et de la construction. « Dans ce contexte-là, les entreprises réservent des logements, même s’ils sont inoccupés [à certains moments de l’année] pour pouvoir loger leurs travailleurs quand les gens arrivent. » Bien sûr, le Témiscamingue n’est pas le seul territoire à vivre ce genre de phénomène. C’est présent un peu partout. « Il faut le dire, le rapport ne nous a pas jetés à terre. On n’a pas découvert beaucoup de choses. On était quand même assez au fait de la situation, mais le rapport cible ce qui est particulièrement plus crucial. Nous, on a maintenant des données et on peut travailler sur ces données-là. »

Des solutions

Bien sûr, le rapport de plus de 72 pages présente de nombreuses autres et précieuses informations tenant compte de points de vue différents, celui des employeurs, des gens à la recherche de logements et des propriétaires de logements, afin de réfléchir aux meilleures solutions pour contrer la pénurie.

« À partir des constats, comment on se met en solutions? Dans les recommandations, il n’y a rien encore qui a été adopté. Nous, on a plusieurs éléments qu’on doit considérer, mais il n’y a pas de gestes précis qui ont été décidés par les membres du conseil. Il y a des actions qui seront peut-être portées par la MRC. Il faut se rappeler que le dossier du logement, c’est d’abord et avant tout une responsabilité municipale, mais c’est possible pour les MRC de s’impliquer dans le dossier, c’est possible que les municipalités transfèrent la responsabilité à la MRC. Mais, actuellement, ça relève du monde municipal, et c’est dans cette optique-là que nous, on va travailler avec toutes les municipalités. Il y en a plusieurs qui font déjà des efforts importants pour faciliter l’accès à un logement abordable ici, en région. » Donc, à ce stade-ci, les discussions sont prêtes à être entamées pour étudier les pistes de solutions et les recommandations qui sont possibles et viables, ici, et qui pourront répondre aux besoins de la population témiscamienne à long terme.

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