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L'accélération des projets d'infrastructures : Le Québec travaille fort

2 juillet 2020

par : Moulay Hicham Mouatadid | Journaliste de l'Initiative de journalisme local

Le gouvernement québécois veut accélérer les projets d’infrastructures afin de permettre à l’économie et aux chantiers partout dans la province de reprendre après un arrêt de la machine causé par le contexte de la pandémie.

« Il y a eu de bonnes nouvelles pour les citoyens de l’Abitibi-Témiscamingue dans l'annonce du gouvernement sur l'accélération des projets d'infrastructures. Je pense notamment au projet d'agrandissement et de rénovation majeur du Palais de justice de Rouyn-Noranda qui n'était pas annoncé jusqu'à maintenant », exprime d’entrée de jeu Émilise Lessard-Therrien, députée de Rouyn-Noranda–Témiscamingue. « Pour le reste des projets, on retrouve peu de nouveauté, ils étaient déjà dans les cartons du gouvernement. Par exemple, un peu plus du tiers des projets annoncés sont sous la gouverne du ministère des Transports, ce ne sont pas de nouveaux projets, ces chantiers étaient déjà prévus au calendrier du ministère en région. » La députée estime que le principal frein à la réalisation des projets d'infrastructures routières en région est la pénurie de main-d'œuvre.

La porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’agriculture, de pêcheries et d’alimentation trouve que le gouvernement a raté une occasion en or, lors de la soumission de son projet de loi 61, de répondre à un besoin urgent des citoyens de la région, soit celui d'investir dans les Centres de petite enfance. « Il aurait pu répondre au manque criant de places en garderie et ainsi permettre à des parents de retourner sur le marché du travail ou encore favoriser l'installation de nouvelles familles en région. Nous avons eu une grande déception de ce côté. Ça aurait été une excellente occasion de faire d'une pierre, deux coups », a-t-elle confié.

La députée de Québec solidaire demande au gouvernement de privilégier l’investissement massif dans les soins et le soutien à domicile pour les aînés. « Nous avons, au Québec, une des populations les plus vieillissantes au monde. Si nous ne misons que sur l'hébergement collectif de nos aînés, nous nous enlignons vers des années et des années de construction de résidences sans parler des coûts pharaoniques pour le système. Et puis, en termes de qualité de vie, c'est à la maison que nos aînés sont le mieux; dans les lieux qui leur sont familiers et à proximité d'une mixité sociale. Bien sûr, en offrant les soins et le soutien nécessaires pour que cette qualité de vie puisse se maintenir. Pour moi, il est là l'avenir. »

Dans une éventuelle proposition d’un nouveau projet de loi sur l’accélération des projets d’infrastructures, Émilise Lessard-Therrien précise qu’il est important de contextualiser les projets et de bien comprendre qu'ils ne seront pas les seuls à être réalisés par le gouvernement d'ici la fin de son mandat. Il y a d'autres projets qui sont sur la table qui pourrait se concrétiser dans notre MRC éventuellement. « Il ne faut pas oublier deux importants chantiers qui sont déjà en cours : l'agrandissement de l'hôpital de Ville-Marie et la construction de la résidence pour aînés Élan à Laverlochère-Angliers. »

« Relancer l'économie avec des projets d'infrastructures n'est pas une mauvaise idée en soi, cependant, il faut rester extrêmement vigilant sur comment ces projets vont se réaliser, estime la députée. Il serait intéressant que le gouvernement réfléchisse à investir autrement que dans les briques et le béton qui favorisent un seul secteur d'activité, soit la construction, qui est d'ailleurs un secteur à très forte proportion masculine. Construire des hôpitaux, des CHSLD, des écoles, c'est bien, mais pourquoi ne pas investir dans les gens qui travaillent dans ces infrastructures en améliorant les conditions de travail pour ces secteurs majoritairement occupés par des femmes? Pourquoi ne pas investir dans des politiques structurantes comme une politique d'achat local pour nos institutions publiques et parapubliques? », se questionne madame Lessard-Therrien. « Il nous faut un plan de relance beaucoup plus évolutif, loin de la formule traditionnelle », a conclu la députée.

Députée Québec Solidaire de l'Abitibi-Témiscamingue_web.jpg

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