La date du 15 septembre à l'adoption, en septembre 1997, de la Déclaration universelle sur la démocratie et la communauté internationale célèbre « la journée internationale de la démocratie ». La démocratie joue un rôle vital : elle assure la libre circulation de l'information et la participation à la prise de décision. Au Témiscamingue, les élus et les acteurs en exercice démocratique accordent une attention spéciale à cette journée. « C’est pour moi l’occasion de rappeler l’importance de la démocratie pour le fonctionnement de notre société et pour le respect des droits fondamentaux des êtres humains. C’est aussi l’occasion de revendiquer des améliorations à notre système démocratique, car il n’est pas parfait », fait savoir Émilise Lessard-Therrien, députée de la circonscription de Rouyn-Noranda–Témiscamingue à l'Assemblée nationale du Québec sous la bannière de Québec solidaire.

Il y a encore du travail à faire

Pour Sébastien Lemire, député à la Chambre des communes pour la circonscription d'Abitibi-Témiscamingue, il s’agit d’une occasion « d’encourager et intéresser les gens à la politique, à la mobilisation et la participation citoyenne. C’est une occasion de réexaminer, de réfléchir les tenants et aboutissants de notre propre démocratie. Au Canada, on pourrait être encore davantage démocratique, rapprocher les structures des gens, il y a encore du travail à faire pour que notre système soit vraiment démocratique. » D’ailleurs, plusieurs organisations internationales et institutions mondiales continuent de mobiliser et les gens et les encouragent à s’impliquer davantage dans la vie politique afin de renforcer la démocratie citoyenne. Ainsi, l’UNESCO, par exemple, ne cesse pas de soutenir le développement pacifique des sociétés en contribuant, particulièrement en périodes de transition, à la construction et à la consolidation de la démocratie, et au développement d’institutions démocratiques.

Recueillir les préoccupations des gens

Cependant, les mécanismes d’évaluation de la démocratie évoluent et ils sont différents d’un pays à l’autre, mais l’ensemble des acteurs politiques, partout dans le monde, continuent de militer à mettre en place des approches d’évaluation pertinentes afin de renforcer cet exercice politique. Au Témiscamingue, l’évaluation de l’exercice politique fait toujours partie des missions incontournables des acteurs politiques. « La politique fédérale comprend beaucoup de protocoles et malheureusement, à mon sens, pas assez de temps à la conversation et à l’entraide entre les députés de différents partis. Toutefois, les différents comités [monsieur Lemire est vice-président du comité INDU – sur l’industrie] sont une opportunité de faire avancer les dossiers et grands enjeux de notre société dans un dialogue avec tous les partis. Mais encore là, la prise de décision reste dans les mains du premier ministre. Dans le contexte de pandémie, on peut voir comment le gouvernement peut prendre des décisions à lui seul, sans le consentement de la population. On s’aperçoit que dans certains moments, le pouvoir revient concentré dans les mains du gouvernement au pouvoir, explique monsieur Lemire. Depuis mon arrivée en fonction, j’ai le souhait sincère de recueillir les préoccupations des gens et de travailler aux enjeux importants pour notre circonscription. Le contexte de pandémie a quand même été une belle occasion d’entrer en contact avec plusieurs d’entre eux et de définir les principaux dossiers que je souhaite défendre. La COVID aura permis de faire cela en accéléré. »

Des inquiétudes…!

De son côté, la députée de la circonscription de Rouyn-Noranda-Témiscamingue voit qu’il y a encore beaucoup de travail à faire au sein de l’Assemblée nationale du Québec. « À l’Assemblée nationale, j’ai des inquiétudes, car le gouvernement actuel et ceux des dernières années ont mis à mal plusieurs de nos leviers démocratiques. Qu’on pense à l’utilisation abusive du bâillon au salon bleu, au report de la réforme du mode de scrutin, à la perte de plusieurs instances pouvant faire un contrepoids au gouvernement, par exemple les commissions scolaires, à la centralisation des ministères et agences gouvernementales, etc. ».

Questionner les représentants

Concernant l’amélioration de notre démocratie locale, les deux députés souhaitent davantage que la démocratie soit dotée de mécanismes permettant un exercice plus large d’une politique saine et juste qui respecte le jeu démocratique. « On doit ramener des leviers décisionnels en région dans les ministères, se doter de mécanismes de consultations citoyennes plus réguliers et surtout, ramener une structure de concertation régionale un peu comme la défunte Conférence régionale des élus. Pour moi, la démocratie ne s’exerce pas seulement dans un bulletin de vote aux quatre ans, il faut que les élus prennent le pouls régulièrement des citoyens qu’ils représentent et que ces derniers aient à accès à des moyens et des tribunes pour questionner leurs représentants. Enfin, les municipalités doivent aussi avoir les moyens d’assumer leurs mandats, de plus en plus nombreux », souligne madame Lessard-Therrien. Cependant, pour le Porte-parole – Développement économique et régional, entrepreneuriat et industrie à la Chambre de communes, il aspire à une décentralisation du pouvoir et que celui-ci se rapproche le plus possible des gens. « La Covid-19 aura été une opportunité pour moi et mon équipe de sonder le terrain pour cerner comment on veut se redéfinir, innover, quelles sont nos priorités, sur quoi on veut faire notre relance. On veut se concerter davantage et travailler en concertation avec tous les occupants du territoire pour l’avancement de projet ayant une valeur ajoutée pour l’Abitibi-Témiscamingue », a conclu monsieur Lemire.