— PUBLICITÉ—

Chèque emploi-service : un programme qui gagne à être connu

23 janvier 2021

par : Dominique Roy

Plus de 11 000 personnes au Québec bénéficient du programme Chèque emploi-service. Ce qu’il faut savoir, c’est que ce programme gouvernemental s’adresse à des personnes en perte d’autonomie ayant besoin d’aide à domicile à long terme. Il leur permet donc de vivre chez elles plutôt qu’en milieu d’hébergement. Le programme vise à leur procurer gratuitement l’aide nécessaire, à mettre en place des services de façon souple et adaptée et à prévenir l’épuisement des proches aidants.

Il s’agit d’un programme encore méconnu et il se distingue de l’offre déjà existante sur le territoire et la province à plusieurs égards. Entre autres, la relation « employeur-employé » n’est pas la même. Dans le cadre de ce programme, c’est la personne qui bénéficie du service qui est véritablement l’employeur. On se rapproche davantage d’un service offert au privé, mais qui est gratuit pour la personne qui en bénéficie.

C’est le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) qui évalue d’abord les besoins. Il établit ensuite le plan d’intervention selon le nombre d’heures de services à domicile nécessaire. Il s’agit généralement d’activités courantes, mais les personnes qui accompagnent les gens vulnérables inscrits à ce programme vous diront que le service va au-delà des tâches de base. Particulièrement, le temps alloué semble un avantage important. Il ne s’agit pas d’une course contre la montre. La personne qui est choisie pour assurer le service fait partie intégrante du quotidien de « son employeur » et de ses proches. Elle devient aussi une source de divertissement, une confidente, une oreille attentive, comme un proche aidant, en quelque sorte.

Au cœur du service

Solène Bernier, de Ville-Marie, fait partie de ceux qui ont choisi d’accompagner ces gens plus vulnérables via le programme Chèque emploi-service. « Nous répondons aux besoins de la personne et de ses proches. Si la personne ne se sent pas bien le matin, la douche sera donnée quand elle le voudra. Même chose pour les repas. Notre travail est rythmé selon les besoins de la personne. Pour moi, c’est cela de prendre soin avec bienveillance. On ne bouscule personne, on n'est pas régi par un horaire trop chargé et cela fait une grande différence pour les personnes vulnérables. C'est important, car une personne qui vit avec un déficit cognitif a un rythme différent et ses émotions sont décuplées. »

Prendre soin des personnes vivant avec des déficits cognitifs est un beau défi pour madame Bernier. « Ces personnes donnent beaucoup et nous permettent de révéler le meilleur de nous-mêmes. Je remarque que mêler les personnes autonomes et les personnes en perte cognitive ne fait pas bon ménage. Espérons que des solutions soient apportées à ces problématiques et en attendant, il y a le Chèque emploi-service. » Son expérience est synonyme de complicité et d’humanité. Ses anecdotes sont nombreuses : la fois où elle a mis son maillot pour aller dans le bain avec la personne qu’elle accompagnait afin que celle-ci puisse se laver, celle où elle a accompagné une personne qui voulait aller aux framboises, les voyages en taxi avec quelqu’un vivant avec un déficit cognitif, les fous rires avec une personne qui ne riait plus et qui ne parlait presque plus n’en sont que quelques exemples.

« Prendre la main des personnes est bien vu, encouragé. Parfois, donner plein de bisous est la seule façon de faire sourire une dame que j'accompagne. Avec les proches, on se lie d'amitié. Pas le choix! On partage les soupers de fête, etc. Mais les anecdotes intéressantes sont toujours avec les personnes vulnérables. Ces personnes finissent par penser qu'on est un proche ou un ami de longue date. Le lien de confiance se crée toujours et se faire dire " Je t'aime, toi ! ", c’est réconfortant, c'est notre paye. Quand on apprend à connaître la personne, que l'on a le temps, on trouve son cœur et cela, on a toujours le temps de le faire avec ce programme ou au privé. C'est quelque chose de voir revivre une personne que l'on amène à domicile. Elle se remet à parler, à manger seule, à marcher, ses plaies se soignent, etc. Elle reprend contact avec la réalité, c'est fascinant. »

Solène Bernier.png

Solène Bernier

Pour en connaître davantage sur ce programme, il est possible de consulter le document Vous recevez de l’aide. Un groupe Facebook régional a aussi été créé pour faciliter les échanges entre les travailleurs et le maillage entre les familles et les préposés de Chèque emploi-service Abitibi-Témiscamingue.

Articles suggérés